COMMENT FAIRE UN POTAGER « NATUREL » Partie 2 : La phase de conception
Parlons design ! Le plan de votre projet doit se dessiner selon trois axes bien distincts, mais étroitement liés. Ces axes correspondent aux différentes relations existantes au sein de votre futur potager.
- Relations fonctionnelles : relatives à des aspects pratiques de circulations et de pratiques culturales (largeur des planches de culture, des allées entres les planches, …).
- Relations sensorielles : propices à la contemplation et nécessitant une recherche esthétique approfondie et harmonieuse. Elles se caractérisent par des vues et des perspectives sur et dans le jardin. C’est plus gratifiant et passionnant quand c’est « beau ».
- Relations écosystémiques : relatant des échanges que nous avons avec notre écosystème environnant. Cet écosystème contribue à nous rendre des services au sein du jardin, notamment au potager.
Nous vous conseillons de prendre un papier un crayon et de dessiner votre jardin pour savoir où placer vos chemins et accès, légumes, arbres et arbustes fruitiers, espaces de stockage, réserve d’eau, … Votre potager doit être facile d’accès, le plus proche possible de la maison (loin des yeux, loin du cœur) et très ensoleillé, votre verger peut être un peu plus éloigné de la maison, mais évitez les endroits frais, aggravant les dégâts des gelées printanières.
Définir la surface à prévoir pour son potager
La surface nécessaire pour son potager dépend essentiellement de la fonction voulue. Le potager a-t-il pour vocation de subvenir aux besoins de la famille ? A-t-il une fonction décorative, éducative, écologique ou productive ?
A titre indicatif, pour un couple avec 2 enfants et ayant un régime alimentaire conventionnel, on réservera un espace d’environ 250m² pour avoir une certaine autonomie alimentaire. Cette surface peut doubler pour une famille végétarienne. Mais pas de panique, vous pouvez faire moins au départ afin d’y aller progressivement. Si vous débutez votre tout premier potager, surtout ne voyez pas trop grand ! Gardez toujours à l’esprit que la culture de votre potager doit représenter un plaisir et non une corvée !
Lorsque l’on cherche à déterminer la surface de son potager, n’oubliez qu’il y aura des chemins, une zone de compostage ou même une table de préparation. On estime à 30 % au moins de la surface totale à y consacrer. Ainsi, pour cultiver 100 m² de potager, il faut avoir au moins 130 m² à 150 m² de jardin disponible.
A vos crayons !
Faire un plan est une nécessité pour organiser efficacement les différents espaces de votre potager.
Tout d’abord, nous vous conseillons de créer un jardin potager en vous appuyant sur certains principes de permaculture et notamment les planches de culture. Concrètement, les cultures légumières seront disposées en bandes, de longueurs que vous souhaitez, que l’on appelle planches de cultures, étalées d’ouest en est (donc exposées au sud). La largeur de vos planches dépendra de la largeur de vos outils afin de gagner en efficacité. Généralement, une planche de culture à une largeur comprise entre 0,80m à 1,20m. Cela permet de facilement atteindre le centre de la planche, sans la piétiner et compacter le sol pour entretenir la culture (notamment pour les opérations de désherbage). Ses planches de culture peuvent être dessinées de la manière que vous voulez à partir du moment où cela ne soit pas contraignant fonctionnellement parlant.
Pensez à une ou deux grandes allées principales d’au moins quarte vingt centimètres de large qui permettront de passer avec une brouette.
Pour dessiner sur le terrain les planches de culture, on utilise une pige. C’est un morceau de bois gradué d’un mètre vingt de longueur sur lequel on retrouve un trait tous les dix, vingt ou trente centimètres. Ces graduations nous aident aussi à créer nos différentes dimensions d’allées et passe-pieds (allée entre deux planches de culture) ou même l’intervalle de plantation par exemple.
Un potager productif, mais pas que
En termes de design, il est important de connecter au maximum le potager avec la maison en créant des axes et alignements prolongeant l’architecture du bâti. L’idée va être de simplifier et de renforcer la connexion entre la maison et le potager pour plus de confort, pouvoir mieux observer ce qui s’y passe et inciter à s’y rendre.
Le potager n’est pas qu’un endroit de production, c’est aussi un endroit où vous pouvez vous détendre, emmenez votre famille, les amis, les enfants pour jouer, déguster et découvrir des choses. Au-delà du côté productif du potager, vous pouvez l’agrémenter d’éléments ornementaux comme des arches au-dessus des passages apportant ombres, volumes et efficacité de récolte, des espaces pour s’asseoir ou même des objets purement esthétiques. L’objectif étant d’inciter à ce que le potager fasse vraiment partie du jardin d’agrément. Pour apporter un aspect plus « propre » à votre jardin potager, vous pouvez entourer vos planches ou vos lots de planches de culture de bordurette (en osier tressé par exemple).