COMMENT FAIRE UN POTAGER « NATUREL » Partie 1 : L’implantation de votre potager
Comment fonctionnent les plantes amies ? Quel est l’intérêt de favoriser les insectes mais pas que ? Pourquoi faire des associations et des rotations de cultures ? Dans cet article vous y trouverez tous ces sujets et bien plus encore !
Voici les conseils de Paysa Nature pour tendre vers une démarche de potager naturel.
Les grandes lignes
Qu’entend t’on par « potager naturel » ?
Le principe est de concevoir son jardin de manière écologique en s’inspirant des principes de la permaculture et de l’agro écologie. Ces principes sont les suivants :
- Efficience : utilisation optimale des ressources ;
- Autosuffisance : les déchets des uns sont les ressources des autres ;
- Biodiversité : ensemble d’êtres vivants interagissant et vivant ensemble. Ainsi chaque être vivant assure plusieurs fonctions dans l’écosystème ;
- Autorégulation : les maladies et ravageurs font partie de l’écosystème mais ne le menacent pas grâce à un équilibre permis par la biodiversité ;
- Résilience : capacité de l’écosystème à retrouver un équilibre après un choc. Pour cela, chaque fonction dans l’écosystème doit être assurée par plusieurs êtres vivants.
L’idée est donc de penser son jardin comme un écosystème en respectant chaque élément de cet écosystème tout en veillant à l’harmonie entre toutes les espèces vivantes. Dans une logique de potager naturel on va éviter l’utilisation de produits chimiques et plutôt s’inspirer de la nature pour trouver des solutions et répondre aux problèmes du jardinier.
Le sol
Choisir un emplacement adapté est la première chose à faire. Quelques critères importants sont à prendre en considération préalablement à toute action concrète de jardinage.
Avant tout coups de bêche dans la terre, il est fondamental d’analyser votre terrain.
Quel est votre type de terre ? Est-ce qu’elle est plutôt argileuse, sableuse, limoneuse ?
Pour le savoir, il existe plusieurs méthodes d’identification comme le test du boudin. Très simple à réaliser, il vous suffit de prendre de la terre, de la tamiser avec une passoire et d’y ajouter quelques gouttes d’eau pour former une pâte. Avec cette pâte, essayez de former un boudin, si vous n’arrivez pas à former de boudin votre terre est probablement sableuse. Au contraire, si vous arrivez à former un boudin, essayez de rejoindre les deux extrémités de celui-ci en formant un cercle et si le boudin se casse vous avez probablement un sol limoneux. En revanche, si le boudin se tient bien vous avez probablement un sol argileux. Une fois que vous connaissez la nature de votre sol, vous pourrez comprendre ce dont il a besoin (s’il faut l’aérer ou lui fournir du compost).
Gardez à l’esprit que l’objectif est de soigner votre sol en fonction de ses besoins tout en le rendant le plus fertile possible. Si vous en avez la possibilité, choisissez un emplacement où le sol est le plus profond et le plus riche en humus (couleur foncée). En effet, la nature du sol jouera un rôle fondamental pour la réussite des récoltes avenir.
L’exposition
L’orientation de votre jardin est tout aussi importante ! Si vous avez le choix sur l’emplacement de votre potager, commencez par observer votre jardin. Quelle est la partie la plus ensoleillée, la zone la plus humide, les couloirs de vent au sein de votre jardin ? D’une manière générale, on privilégiera une exposition au sud. A défaut, une exposition à l’est, voire à l’ouest, pourra convenir. L’exposition Sud est souvent la garantie d’un bon ensoleillement (et de chaleur), nécessaire pour la croissance des végétaux et le mûrissement de vos fruits.
Évitez par contre les expositions au nord (bien souvent à l’ombre des bâtiments). Si possible, on choisira un terrain plat ou à pente très légère. En effet, le travail s’avère beaucoup plus difficile en pente prononcée (surtout si l’on utilise un motoculteur).
Idéalement, votre potager devra être protégé des vents du nord (haie, bâtiment, colline…) et dégagé au sud mais aussi à l’est et à l’ouest (évitez les grands arbres ombrageant le potager une bonne partie de la journée).
L’accès à l’eau
L’accès à un point d’eau (puits, mare, source, récupération d’eau de pluie) constitue le dernier critère important quant au choix de l’emplacement. La question de l’eau dans un jardin est devenue cruciale avec le changement climatique. Avec la banalisation de l’eau courante on a tendance à oublier que l’eau douce est une denrée rare et précieuse
Lorsqu’on est dans une démarche de potager naturel, on va chercher d’une part à économiser l’eau et d’autre part à avoir une eau qualitative pour la faune et flore de notre potager. L’apport d’eau au jardin concerne tous les êtres vivants, même si, souvent dans notre esprit, l’arrosage semble réservé essentiellement aux plantes. Utiliser l’eau de pluie constitue la meilleure eau pour arroser car elle ne contient pas de chlore nocif aux plantes et à la vie microbienne du sol. De plus, l’eau de pluie présente un pH relativement acide, ce qui est un atout pour la bonne croissance des plantes.
Quoi qu’il en soit, pensez déjà aux aller-retours que vous allez devoir effectuer avec vos arrosoirs !
L’environnement
Un environnement sauvage, c’est-à-dire où l’action humaine en terme d’entretien sera le moins intrusif possible, sera évidemment un plus comme nous le verrons dans les prochains articles consacrés à la biodiversité au potager. Si ce n’est pas le cas, il sera alors nécessaire de prendre en compte l’aménagement de zones d’accueil pour la biodiversité dans la phase de conception de votre potager.